Le premier tour de cette élection présidentielle est passé la semaine dernière. Les langues se délient et on voit des reactions étranges arriver.

Je me suis donc décidé à partager mes idées et ma conception du système politique français.

À la présidentielle, t’élis la méthode

La présidence de la République, c’est tout un symbole. On élit le chef de l’État, on élit un peu un programme, beaucoup des idées, mais surtout une manière de faire.

Regardez les derniers élus :

  • Hollande, un partisan du consensus mou, un peu fallot, pas trop de charisme.
  • Sarkozy, un surexité du bocal, courant partout, se prétendant Américain (mais parlant anglais comme une vache espagnole).
  • Chirac, un papy gateau qui aime tater la croupe des vaches et les canettes de bières.

Sur le plan des programmes, on a eu en général 40 % des mesures simples appliquées (heures supplémentaires defiscalisées, Mariage pour tous), mais rârement les mesures vraiment complèxes (contrat de travail unique, renovation des régimes de retraite…).

Par contre, sur le plan de la méthode, de ce qu’on a vu, de comment ça a marché, on a eu à chaque fois du 100 % !

Sarkozy a bien tiré dans tous les sens, lançant toutes sortes d’initiatives politiques (mais creuses la plupart du temps) quand Hollande s’est montré assez… mou.

Aux législatives, tu désigne le programme, tu mets de la couleur dans ta politique

Si le chef de l’État a un programme, il doit le négocier en permanence avec le reste des acteurs politiques, en particulier les députés.

C’est donc bien là que tu fais un choix, que tu indique quel choix de société tu fais. On élit bien UN chef d’état. Mais 577 députés ! Y a de quoi faire des couleurs, un vrai arc-en-ciel. On peut obtenir du vert, du brun, du rouge, du bleu, du rose…

Les députés, c’est aussi un peu le garde-fou, le fusible, l’assurance que le programme sera respecté (non) ou négocié et tordu (oui). Mais la négociation se fera suivant la méthode du gars qu’on a choisi en premier !

Et donc, t’as voté qui au premier tour ?

J’ai voté Macron. Par conviction. Macron, c’est la méthode scandinave, le social-libéralisme assumé et qu’on aurait réussi à adapter à la société française.

Il parle libéral, en poussant à l’entrepreneuriat, en libérant les contraintes sur les PME. Il parle aussi social, en parlant de formation professionnelle, d’éducation, de culture. Il y a bien les deux facettes.

Donner les droits au chômage aux indépendants, aux salariés qui démissionnent…

  • C’est dire à celui qui a voulu lancer sa boite mais qui a raté : tu t’es planté, ça va aller.
  • C’est dire aussi aux employés : si votre patron ne vous respecte pas, alors vous pouvez claquer la porte. Pas de soucis, on est là.

J’ai voté pour lui, par conviction, parce qu’il y a bien les deux facettes. Il s’adresse bien aux riches, à ses potes banquiers. Oui, je sais. Mais il parle bien aussi de garantir que tous puissent toujours se soigner, que tous aient la chance de pouvoir aller à l’université, pourvu qu’il y ait l’intelligence.

Et tu votera pour qui au second tour ?

Et donc je revoterais pour lui au second tour. Mais je ne m’interdis pas de voter plus à gauche lors des législatives !

Comme j’ai expliqué plus haut, je pense qu’à la présidentielle, tu choisis la méthode. Aux législatives, tu choisis le programme. Si entre la présidentielle et les législatives, Macron s’oublie un peu trop, j’hésiterais pas à mettre un carton rouge (suivez mon regard) !

Quelqu’un m’a fait la remarque que voter pour un candidat par conviction, puis ne pas lui donner les députés pour réaliser son action, c’est un peu con.

C’est le sens des legislatives : la couleur de l’action et du gouv’. Sinon ca sert à rien de vouloir la démocratie.

Si tu donnes les députés bêtement à ton candidat, alors tu transforme le Parlement en chambre d’enregistrement. Tu obtiens un autocrate, tu lui donnes tous les pouvoirs. Les élections legislatives donnent le degré, permettent un mélange des couleurs.

Plusieurs personnes que je connais soutiennent mordicus qu’il faudrait que le président et le gouvernement ne soit pas du même bord, car ça oblige à négocier, donc à trouver des solutions qui satisfassent plus de monde. On se raproche des gouvernements de coalition (Scandinavie, Allemagne, Pays-Bas). C’est pas ma façon de penser, mais ça a quand même du sens.

NB : Je suis tout à fait conscient d’être sur le point de déclencher un torrent de trolls haineux. Ça m’inquiète pas. Je perdrais peut-être quelques suiveurs sur divers réseaux sociaux. Mais pour me faire réellement du mal, il faudrait qu’ils viennent ici, en Scandinavie. Ils verraient alors le modèle scandinave, qui, s’il est loin d’être parfait et a ses côtés sombres et cachés… fonctionne, envers et contre tout. On peut pas dire que ce soit le cas du modèle français.