Jernau Gurgeh est un joueur de jeu. Aujourd’hui, on dirait champion d’échecs professionnel. Dans la société dont il est citoyen, il est célèbre. Au moins autant que Garry Kasparov et Bobby Fisher .

La Culture, cette société galactique tolérante et éthique a découvert un empire. Un édifice socio-économique autoritaire qui ne tient debout que par une sorte de miracle : un jeu.

Contact va proposer à Jernau Gurgeh de jouer à ce jeu.

Ce jeu, l’Azad se révèle l’abstraction la plus étendue et la plus complète de la vie. Ce jeu a modelé la société, l’Empire tout entier : il lui a donné son nom. Les fonctionnaires, prêtres, généraux sont désignés suivant leur style de jeu et leur position au classement, avec le gagnant à la magistrature suprême : Empereur.

On peut y jouer suivant des valeurs, y appliquer des stratégies militaires. Ses pièces ont une vie, une force, elles se retournent contre leur possesseur originel ou accroissent au contraire sa puissance. Ses tabliers sont des territoires qu’on aménage, dont on tire des ressources, où l’on fait manoeuvrer ses pions à la manière des anciennes armées.

Ce jeu s’avère donc le système de décision politique le plus abouti et le plus sophistiqué qui soit, puisqu’il permet de mettre en concurrence les visions politiques, les décideurs, de les voir s’affronter et voir lesquels sont les plus efficaces ou pas, avant même leur application dans la vie réelle.

Contact, le service de la Culture s’occupant des “relations avec des peuples et civilisations étrangers” espère que le jeu de Gurgeh, jouant suivant les valeurs libérales de la Culture, permettra au moins de destabiliser l’Empire d’Azad.