Il me fallait en urgence un nouveau point de chute après mon arrivée à Aarhus. En effet, je n’avais pu réserver la chambre de Jonas que pour une semaine (voir l’article précédent).

Jonas a appelé un de ses amis qui habite à quelques kilomètres de Aarhus, Kim Schultz, qui m’a proposé de loger chez lui pour une somme modique pendant un mois, avec possibilité de continuer cette location informelle après.

Me voila donc parti à Hjortshøj. J’ai donc maintenant une adresse “officielle” au Danemark, même si j’espère que ce sera très temporaire.

Kim Schultz vit dans l’éco-quartier de Hjortshøj. C’est une sorte de quartier coopératif. Ici, beaucoup de monde a construit soit-même sa maison, ou avec l’aide d’amis. D’ailleurs Kim travaille sur la maison de son voisin, un retraité ayant construit des dômes et ayant décidé de reprendre ce design pour sa maison. Kim a aussi construit lui-même sa maison, qui ressemble à une petite tour octogonale d’un étage. Je loge en fait dans le toit. C’est un peu un fatras, mais c’est pas grave, le matelas est moelleux.

La maison de Kim
La maison de Kim

Beaucoup des maisons ont une grande efficacité énergétique. Il y a des panneaux solaires sur les toits, et une isolation très épaisse. Un voisin français m’a expliqué que ces maisons s’approchent des standards allemands “Maison passive”. D’après lui, il n’y a pas de problème en hiver, même s’il chauffe un peu. Par contre l’été c’est une fournaise ! D’où l’intérêt de faire attention à ne pas construire des maisons “bouteille thermos” incapables d’évacuer leur chaleur quand on en a besoin !

La maison d’un voisin de Kim
La maison d’un voisin de Kim, dans l’éco-quartier de Hjortshøj.

L’éco-quartier est donc une sorte de coopérative : il y a une chaufferie centrale à bois, des plantations, des vaches pour faire de la viande. Les habitants ont le projet de produire de l’électricité aussi avec la chaufferie.

Au Danemark, beaucoup de maisons et d’immeubles sont raccordés à des réseaux de chauffage urbains tirant leur chaleur des centrales thermiques. Ça pollue, mais l’énergie est donc utilisée à bon escient (soit en électricité, soit en chaleur). Pour rappel, en France, l’électricité provient massivement de centrales nucléaires donc peu polluante si on excepte les contaminations éventuelles, mais l’énergie primaire nécessaire à la production de cette électricité part pour les 2/3 en chaleur dans l’atmosphère !

Tout cela tourne bien. Les habitants sont propriétaires du village et les différents services fournis par la coopérative sont bien sûr facturés. Ainsi, chacun est libre d’utiliser ou non le système, et de contribuer ou non aussi.

Cet éco-quartier ressemble en fait furieusement à une communauté hippie ! J’aime beaucoup cet état d’esprit où chacun contribue selon ses envies, peut proposer des projets et s’investir. Le fonctionnement démocratique du quartier et de la coopérative implique par contre de nombreux débats !

Une autre maison de l’éco-quartier de Hjortshøj
Une autre maison de l’éco-quartier de Hjortshøj