Bon, Cyrille Borne, tel un tyran bienveillant ou une Gytha Ogg, a décidé de nous faire danser une ronde sous la forme d’un cercle de billets sur le blogging, la punition éventuelle étant la relégation de sa photo sur le tabouret branlant près de la gamelle du chat.

Le blogging, autrement dit comment on blogue, comment et pourquoi on écrit sur son blog.

Pourquoi

Les raisons pour lesquelles j’écris un billet peuvent être variées, mais elles influent sur la manière dont je le fais.

Je peux écrire un billet parce que je suis sous le coup d’une émotion, parce qu’il faut que ça sorte (le cas de certains billets à caractère poétique ou de certains billets d’opinion politique ou sociétale).

Je peux aussi écrire un billet parce que je veux expliquer quelque chose, mais que c’est trop compliqué oralement.
C’est le cas du billet sur Diaspora*, qui a apparemment eu beaucoup de succès et que je songe à écrire en français.

Je peux écrire un billet pour décrire une conf’ un peu technique pour le cas où ce n’est pas décrit ailleurs et que je me dis que ça vaut le coup d’être partagé. C’est le cas de mon article sur ma conf LAN/DNS locale, puisque j’ai réussi l’exploit de faire tenir sur la même machine trois serveurs DNS.
Ce ne sera pas le cas pour une installation de Debian réussie, parce que franchement, en cherchant un peu (sur le blog de Cyrille Borne par exemple) on en trouve des tonnes.

Je peux écrire pour parler de ma vie, un peu. Notamment toute ma série Installation au Danemark.

Il m’arrive d’écrire pour parler d’une idée que j’ai eu, que c’est trop gros pour qu’on la garde. Après tout, les idées c’est pas ce qui manque chez moi…

Je peux écrire au sujet d’un livre que j’ai lu récemment et qui m’a particulièrement plu. Ça n’est pas arrivé depuis un moment parce que j’ai mangé tout le Disque-Monde et que c’est super bon, mais je ne saurais pas comment en parler, à moins que je reçoive maintenant une flopée de courriels me suppliant de faire ce billet.

Il y a aussi une autre raison pour que j’écrive un billet : le «j’ai une opinion, je suis en colère contre un truc, mais je sais pas pourquoi…».
Je suppose que ça n’arrive pas qu’à moi : on est furieux contre quelque chose, mais on a du mal à comprendre pourquoi ce truc nous met en colère, surtout quand on a jamais eu l’occasion de s’énerver dessus.

Dans ce cas, j’écris un billet, et je me sers de ce moment d’introspection pour comprendre, mettre le doigt sur les raisons de ma colère. Après cela, en général, je sais pourquoi, je sais quoi répondre et j’ai une opinion et une réponse cohérentes. Et je suis plus zen : c’est sorti, j’ai peut-être trouvé une solution, je me suis compris moi-même.
J’ai en ce moment un billet de ce genre dans ma liste de brouillons.

Contrairement à Cyrille (et à d’autres appariement), je n’écris que rarement en réaction à un article d’un autre blog (je crois ne l’avoir fait qu’une fois : le billet sur Systemd, et encore, il s’agissait un peu aussi d’un billet d’opinion), mais si vous voulez savoir qui je lis, il suffit de regarder mes liens à gauche, ils sont tous là ou presque.

Comment

Pour les billets techniques, il est fréquent, après que j’ai réussi mon installation ou ma config, que je refasse le tout, presque à blanc, en ayant bien sûr sauvegardé la conf. L’avantage de cela, c’est que je passe en revue mon propre travail de configuration et vérifie si je n’ai rien oublié. Le second, c’est que mon blog est après cela une auto-référence : quand je ne me souviens plus de ma conf, je retourne sur le billet de blog et regarde ce que j’ai fais…

Pour les billets à forte charge émotionnelle (contenu polémique par exemple) je vais commencer la rédaction, et peaufiner le texte (je parle parfois de rabotage) pendant des jours et des jours jusqu’à ce je sente que toutes les pièces tombent bien en place. J’ai ainsi en stock une palanquée de brouillons de billets divers à peine entamés. Pour donner une idée, le billet poésie danoise m’a demandé deux jours de boulot.

Oui, pour neuf lignes, deux jours. Parce que quand on écrit pour faire passer une émotion ou une opinion, on cherche le meilleur, on se pousse soi-même. On veut être compris et on veut que ce soit beau en même temps. C’est de l’art, c’est puissant, comme cette émotion qui veut sortir…


Vous pouvez lire les autres billets du cercle ici :