Un assassin a développé une méthode imparable. Toujours le même mécanisme.

  • Repérer des communautés religieuses à l’écart du monde moderne.
  • Kidnapper deux enfants, demander une rançon.
  • Tuer une des victimes pour garantir le silence des parents (J’ai tué une fois, je n’hésiterais pas à le refaire si vous prévenez la police. Chérissez les enfants qui vous restent.).
  • La victime tuée est aussi choisie pour son ancrage dans le religieux : toujours la plus religieuse, donc la plus à même de pervertir le commandement Aime ton prochain.

Cet assassin s’est en effet découvert une mission: nettoyer le monde de la haine et du fanatisme religieux, et il n’hésite pas à tuer pour cela. Il ne s’agit pas de faire dans la dentelle, de réfléchir à ses contradictions ou de se remettre en question.

L’homme a dévellopé un double langage, une absence de sens moral, une méfiance à l’égard de tous, une obsession du contrôle, une absence d’identité. N’est-ce pas lui qui trompe sa femme en permanence, mais ne s’interroge jamais sur son bonheur ? D’ailleurs il la considère comme un animal de compagnie. Et tout cela prend ses racines dans son enfance malheureuse, placée sous le signe de l’endoctrinement et de la haine de soi.

En parallèle, on voit un policier, Carl Mørck (Sombre en danois), qui se flatte de faire son boulot de manière consciencieuse et incorruptible, mais qui dans le même temps fait l’éloge de la feignantise. Son assistant, répondant au doux nom de Hafez El-Assad (oui), se trouve une fois sur deux à côté de ses pompes, mais fait preuve de génie le reste du temps. Quand à sa secrétaire, elle est schyzophrene, un côté punk et côté féminin.

Il n’empêche, c’est cette équipe étonnante qui va devoir résoudre cette enquête, initiée par la découverte d’une bouteille sur une plage écossaise, lancée par une des victimes tuées il y a de cela fort longtemps.

Quelques à-côtés sur l’improbable guerre des gangs de Copenhague et les agissements de la mafia serbe, et un heureux dénouement, comme il se doit. Le livre est drôle en même temps que noir. Le thriller scandinave dans toute sa splendeur, par Jussi Adler-Olsen. Il a d’ailleurs reçu un prix : la Clé de verre.