J’ai participé en mars à un séminaire sur l’économie circulaire dans la construction, organisé par NCC, une grosse entreprise du BTP scandinave et Orbicon, une société d’ingénierie. J’y ai appris pas mal de choses intéressantes.

Approche pluridisciplinaire

Les participants au séminaire étaient répartis en groupes de divers nationalités et compétences (ingénieurs et architectes, mélangés avec des anthropologues et lanceurs de futures start-ups) et on nous a demandé d’engager un processus de réflexion sur un vieil entrepôt.

  • Que faire de cette structure ?
  • Comment l’intégrer dans un projet urbanistique plus large ?

C’est ici qu’on peut se rendre compte de la puissance de l’approche pluridisciplinaire, du travail en groupe à la danoise, à l’opposé du travail divisé à la française.

Chacun pouvait mettre son grain de sel, apporter sa contribution avec des commentaires et un débat technique et social. Quelque chose d’impossible à avoir en France, où chacun travaille dans son coin, où il n’y a pas de discussion de groupe.

Ainsi de l’architecte mettant en exergue la qualité architecturale de telle solution, quand l’ingénieur fait remarquer qu’elle sera impossible à isoler, donc froide en hiver. Le start-uper est lui plus préoccupé par l’aspect cool, underground de l’endroit, mais aussi et surtout de son aspect économique : emplacement parfait pour installer des start-ups à potentiel créatif, mais aussi incertain et à faible financement. Nous avons donc notre objectif en même temps que des lignes directrices (un budget, les conditions dans lesquelles le bâtiment pourra être utilisé, etc).

Les différents projets

Les projets présentés par les six différents groupes se ressemblaient fortement. Mais chaque groupe avait mis l’accent sur un aspect différent du projet : qui le social, qui l’aspect économique, qui l’aspect architectural.

L’idée générale était globalement d’installer des structures légères à l’intérieur même de l’entrepôt, et d’utiliser ces structures au gré de l’évolution du projet.

Il y avait également une forte composante urbanistique : quelle fonction donner au bâtiment (lieu culturel, social, logement ?) et comment intégrer cette fonction dans l’ensemble voisin, à savoir que le projet était sur une presqu-île, isolé du centre-ville de Copenhague, mais qu’il y a déjà quelques activités autour (restaurant, halle d’escalade, concerts).

Résultats

Notre projet s’est focalisé sur l’évolution, la stratégie que nous souhaitions utiliser avec ce bâtiment.

Ainsi, nous avons présenté un projet en plusieurs étapes, avec l’objectif qu’il soit auto-suffisant sur un plan économique passé la mise de départ.

Lors d’une première étape, l’entrepôt est nettoyé, des structures légères en bois sont installées à l’intérieur, avec leurs réseaux (électricité, internet, eau courante). Le toit est ouvert avec des lucarnes types velux. Ceci permet d’accueillir nos fameuses start-ups à loyer raisonnable.

Au bout de quelques années, le projet s’étend sur les deux bâtiments voisins (bien plus grands). Le but à cette étape est de fournir des services pour les bâtiments alentour. On table en effet sur l’installation d’habitants, attirés par le côté créatif / underground de l’environnement (avec les start-ups et les salles de concerts déjà présentes). Notre projet propose ainsi d’utiliser l’entrepôt et les deux bâtiments voisins avec une fonction culturelle et/ou sociale (bibliothèque, école, associations).

À terme, le bâtiment pourrait devenir un point d’ancrage et de rendez-vous pour la population locale.

NB : les illustrations sont issues de notre projet. Elles sont l’œuvre de Magnus Reffs Kramhoft, actuellement architecte dans le célèbre cabinet danois Henning Larsen.

Résultats personnels

J’ai pû constater que ma maîtrise du danois «professionnel» n’était pas trop mauvaise, puisque j’ai compris les grandes lignes de ce qui se disait, ainsi que la majorité des détails structurants. C’est d’ailleurs drôle de constater à quel point une bonne partie de ce qu’on dit est inutile. Il s’agit d’habillage, de cosmétique.

J’ai également reçu un beau diplôme.