Première étape du voyage : Kiel, en Allemagne.

Jeudi 18 juin

Lors de ma première journée, j’ai fait le tour du centre-ville. Il ne reste pas grand chose de la vielle ville de Kiel, ce qui est bien dommage.

Des portes stylisées, vitrées, d’une église.

Par contre j’ai pû visiter trois musées très intéressants, dont deux gratuitement. Le premier était un petit musée d’art. Certaines de ses peintures donneront à penser demain.

Peintures inspirées du Mémorial de Laboe, que je vais visiter demain.

Musée zoologique de Kiel

Deuxième musée à Kiel : le musée zoologique. Le ticket d’entrée est de 4 € pour un adulte. Honnêtement… Ça les vaut largement.

On peut y voir des squelettes d’animaux, petits ou grands. Même sans comprendre grands chose des explications des vitrines (tout est en allemand et seuls quelques textes sont disponibles en anglais), c’est fascinant.

Des fourmiliers géants.

Le squelette d’un orque.

Le squelette d’une baleine (rorqual).

Le squelette d’un cachalot.

On y apprend par exemple à propos des dents revolvers des requins, les plumes des oiseaux, la dent (gauche) des narvals.

Le mechanisme des dents des requins. Où comment ne plus jamais aller chez le dentiste. Joie.

Musée naval de Kiel

Je n’ai pas pris beaucoup de photos ici.

Le musée naval avait une expo sur la révolution allemande de 1918, qui a abouti :

  • à la fin de la guerre de 1914-1918 côté allemand
  • à la fin de l’empire allemand et des monarchies qui le constituaient
  • à la fin du militarisme allemand pré-1914
  • à l’établissement de la République de Weimar
  • aux germes du militarisme allemand pré-1945 (puisque les racines du précédent n’ont pas été expurgées et qu’aucun travail culturel autour de la guerre n’a été fait).

Rien que ça.

La révolution a commencé par des révoltes mineures dans des ports de guerre allemands. Les marins sont bouclés aux ports de Kiel et Wilmenhaven et ont finalement peu participé au conflit. Mais leurs conditions de vie sont de pire en pire avec le rationnement. Un jour, c’est la goutte d’eau qui fait deborder le vase, les marins de Wilmenhaven se révoltent. Ceux de Kiel souhaitent alors les soutenir et vont bloquer la ville et l’arsenal de Kiel.

Et par le jeu politique, progressivement ce conflit mineur, interne à l’Allemagne, à mesure que la guerre continue, ruine le pays et s’approche de la fin, va cristalliser les espoirs de changement dans la société allemande - mobilité et libération sociale, libération de la Femme, etc.

Par un effet de dominos, les monarques du pays abdiquent un à un.

On voit aussi le mythe du coup de poignard dans le dos, sur lequel a été fondé la République de Weimar, et qui causera sa perte : le président américain, Wodrow Wilson, en demandant à un gouvernement élu de déclarer la paix et de signer les traités, va permettre aux militaires de se dédouaner, d’abandonner leur responsabilité sur le nouveau gouvernement - civil - qui doit alors avaler les couleuvres, quand bien même c’était bien les militaires qui gouvernaient le pays - et maintenaient une économie de guerre - de 1916 à 1918, et étaient donc responsables des famines parmi les civils (800 000 morts parmi les civils allemands du fait de malnutrition).

Allée des Nobel

Kiel a fourni quelques prix Nobel, et la ville l’affiche fièrement.

Plus loin, une sculpture à caractère industriel doit être un mémorial en rapport avec la révolution de 1918 (une maquette est présente au sein de l’expo sur la révolution, mais l’explication étant en allemand, je n’ai rien compris).

Vendredi 19 juin

Le deuxième jour a été consacré au mémorial naval de Laboe. C’est là qu’on voit l’important travail culturel qui a été réalisé en Allemagne (et qui a justement manqué au début de la République de Weimar).

Le mémorial (et le sous-marin juste à côté) ne sont pas à Kiel même mais à la sortie du fjord, à 15-20 km de la ville. J’ai mis toutes les photos du sous-marin et du mémorial ici.

Sous-marin U995

J’attendais cette visite avec impatience, et je n’ai pas été déçu.

Ce sous-marin est effectivement une prouesse d’ingénierie navale. Sur tout le long du vaisseau, un unique couloir étroit, entrecoupé de portes étanches. Chaque espace est utilisé, optimisé à mort.

Les moteurs Diesel et les indications de vitesse.

La cuisine et les WC

Il fallait vraiment pas être claustrophobe hein. Ni grand. Parce que outre les portes, pas bien hautes, les lits non plus n’étaient pas longs.

Il y avait là suffisamment de manettes, manivelles et valves en tout genre pour se demander si les mecs arrivaient vraiment à effectivement contrôler leur engin. Faut croire que oui quand même. Un peu décu qu’on ne puisse pas monter dans le massif ni sur le pont.

Mémorial de Laboe

Ce mémorial a d’abord été construit en mémoire des marins allemands tués lors de la guerre de 1914-18. Progressivement ont été inclus les marins des alliés de 1939-45 (oui, les Américains et les Francais y sont commémorés aussi), et finalement le mémorial est devenu un monument pour la paix et la libre-navigation, et la mémoire de tous les marins morts en mer.

C’est donc un témoignage aussi du travail culturel qui a été fait pour sortir l’Allemagne (et les autres pays) d’un ressenti permanent vis-à-vis de ses voisins.

L’hélice du Prinz Eugen.

Le mémorial est en fait un ensemble architectural en brique rouge avec une tour géante, un bâtiment bas abritant des maquettes de navires de guerre et des piliers en portiques qui lient le tout. C’est au final très calme pour un mémorial de guerre. Un choix judicieux donc, puisqu’il s’agit de s’éloigner de la guerre. Et de la regarder de manière rationnelle, plutôt que de s’enflammer et chercher la vengeance.

Au milieu du cercle du mémorial. La colonnade en arrière-plan est en fait le bâtiment des maquettes.

Une des nombreuses maquettes, ici un vaisseau de guerre de l’Allemagne Nazie.

Le sous-sol du mémorial est une salle circulaire avec les drapeaux des pays occidentaux (y compris neutres) ayant pris part à la guerre avec l’Allemagne. Y sont donc présents la France, le Danemark, la Suède, la Lettonie… mais pas le Japon (je crois). Au centre, une flamme du marin inconnu (je pense). Prenez ce que je dis avec des pincettes là, je n’ai rien compris aux plaques autour du monument.

La flamme du marin inconnu, au milieu des drapeaux des nations impliquées.

Au pied de la tour, une salle présentant l’énormité des quantités d’hommes et de bâtiments engagés lors des deux guerres mondiales.

Les différentes marines du monde ont envoyé leurs fanions.

L’escalade de la tour s’avère être une épreuve de force mentale. Parce qu’en fait… c’est haut. Et c’est presque terrifiant. J’avais beau ne pas avoir envie de sauter, je m’accrochais quand même à la rambarde. Du côté du mur.

C’est un peu effrayant quand même.

La vue du sommet est splendide. Le sous-marin, vu d’en dessous, est minuscule. Et d’après la plaquette, bien énervé, on peut voir le Danemark d’ici (enfin un tout petit bout hein).

Photo de gauche : la pointe de terre est en fait l’extrémité du golfe de Kiel. Le Danemark (Sonderborg) devrait être derrière. Photo de droite : le sous-marin, vu du sommet de la tour.

J’ai pris l’ascenseur pour redescendre.

J’ai mis toutes les photos de Kiel . Il y en a bien plus que ce que je pouvais mettre dans l’article.